La danse, la forêt et la solitude
ou quelques idées pour mieux jongler avec la vie de pigiste
Depuis que je suis devenue pigiste, une des choses que je me demande le plus souvent c’est “comment commencer” ? Comment commencer ma semaine, comment commencer ma journée, comment commencer un dossier, un texte, une entrevue, un courriel. Comment aller au-delà de la page blanche. C’est quoi le début ?
Dans les dernières années de ma corpo life dans le milieu des médias, j’ai eu la chance de développer des dizaines de trucs dans autant de situations différentes — avec autant de types de personnes différentes — en termes de résolution de problèmes, de gestion de surprises (des bonnes et des moins bonnes), d’organisation du travail. Mais je pense que les plus précieux sont les trucs que j’ai pu mettre en place pour débloquer la créativité, rester productive sans devenir cinglée et réussir à trouver, à la fin de la journée, qu’on a fait quelque chose de pertinent dont on peut être fière.
Dans le travail créatif, les pièges sont nombreux. C’est “facile” de se retrouver à dépasser le nombre d’heures qu’on visait pour un projet, “facile” de se taper sur la tête parce qu’on trouve qu’on avance pas assez vite, “facile” de se laisser étourdir par l’envie de commencer des nouvelles choses sans jamais en terminer.
Le travail, c’est pas tout dans la vie, mais on y passe généralement beaucoup d’heures dans une semaine. Avoir du travail, in this economy, ça peut être considéré comme un privilège (mais pas à tout prix!) Et faire un travail qu’on aime, c’est un privilège. Quand on en a ce privilège, aussi bien le reconnaître et en être satisfaite, non ?
540 jours d’autonomie
Il y a 540 jours, j’ai sauté à pieds joints dans l’univers de la pige. Ce n’était pas tout à fait par choix. Mais reste que je suis devenue ma propre gestionnaire, hors du cadre d’une entreprise.
Le cadre d’une entreprise qui t’emploie, ça signifie souvent un horaire plus ou moins prévu pour toi, une paie qui entre directement dans ton compte et parfois même un ordinateur fourni. C’est une gestionnaire vers qui te tourner quand tu es bloquée, un calendrier plutôt établi à suivre, un endroit (virtuel ou physique) où te rendre chaque jour ouvrable.
J’ai envie partager dans différentes publications des techniques et des trucs que j’applique le plus souvent possible pour arriver à être autonome, productive et fière du travail que je produit maintenant — tout en conservant un équilibre de vie. Ça sera un des volets de mes publications sur Off the Record.
Les trois clés de départ
Comme dans tout bon texte qui manque d’édition, le punch est à la fin. Je vous ai forcées à lire jusqu’ici tout mon processus de réflexion. Terrible. Je vous laisse quand même avec trois clés, qui peuvent aider à sortir d’un creux de vague. Ça tombe bien, ça sonne comme une formule bien connue.
La danse : négocier le mouvement, rester flexible, accueillir l’inattendu, laisser de la place pour l’imprévu (the serendipity 😇)
La forêt : trouver des gens sur qui s’appuyer, savoir s’entourer, en parler autour de nous, choisir des projets en accord avec ses valeurs, travailler en équipe (+++), répartir les tâches, divide and conquer
La solitude : bien se connaître en tant que personne et comme travailleuse, se donner du temps à soi pour se mettre dans sa bulle, être honnête envers soi-même, s’analyser et s’offrir des outils, prendre un moment pour faire ses propres définitions
Durant les 540 derniers jours, j’ai pris des notes sur les défis que je rencontrais en tant qu’ancienne boss devenue sa propre boss.
Le féminin est utilisée pour alléger le texte, mais vraiment, ça s’applique à toustes.
Merci pour tout, Josiane Pichet. <3